Les odeurs



Les odeurs perçues sont généralement dues à une multitude de molécules différentes, en concentration très faible, mélangées à l’air respiré.

Il existe deux approches pour analyser et mesurer les odeurs.

  • L’analyse physico-chimique permet d’identifier la composition du mélange odorant, qualitativement et quantitativement. Cette opération est indispensable pour désodoriser un effluent car, dans ce cas, la priorité consiste à savoir quelles sont les molécules à éliminer.
  • L’analyse olfactométrique rend compte de la grande sensibilité du système olfactif humain capable de percevoir des concentrations moléculaires extrêmement faibles. Les propriétés de l’olfaction humaine sont si complexes qu’aucun capteur ne peut actuellement les reproduire. Ainsi, l’olfactométrie permet de quantifier la concentration et l’intensité d’une odeur, ainsi que la gêne olfactive qu’elle provoque. Dans les 2 premiers cas, la mesure fait appel à un jury d’expert, dans le 3ème cas à un jury de population locale. Les recherches portent aujourd’hui sur le « nez électronique », déjà utilisé dans l’industrie agro-alimentaire et la parfumerie.

Les sources potentielles

Il n’existe pas d’inventaire spécifique des émissions de composés odorants. Il semble cependant que les nuisances olfactives soient liées aux émissions de Composés Organiques Volatils (COV), notamment les composés soufrés (Thiols), ammoniaqués (Amines) et les Aldéhydes. Les évolutions en volume de ce polluant peuvent donc parfois constituer un indicateur intéressant.

Réglementation

La gêne olfactive est prise en compte dans la Loi sur l’Air et l’Utilisation Rationnelle de l’Energie (article L 220-2 du Code de l’Environnement).

Pour les activités industrielles, il existe une réglementation des installations classées pour la protection de l’environnement. En-dehors des installations nucléaires et des mines (qui relèvent d’autres législations), cette réglementation vise toutes les activités industrielles, les élevages intensifs et les activités de traitement de déchets. Elle fixe notamment les règles concernant les débits d’odeurs dans les zones industrielles. L’Etat est la seule autorité compétente pour l’application de cette législation.

En revanche, il n’existe pas de seuil olfactif réglementé pour l’air ambiant extérieur. En effet, il n’y a pas de lien direct entre toxicité aiguë et odeurs : une odeur peut être très désagréable sans être toxique, un gaz peut être mortel et sentir relativement bon ou ne pas être décelable par le nez humain.